Moscou de notre correspondante
En cette période de forte variation des produits pétroliers, l'Europe a besoin de diversifier ses sources d'énergie. En état d'impécuniosité, le géant russe Gazprom a lui besoin d'argent frais pour développer sa production et exporter. Il était donc tout naturel que l'un et l'autre unissent leurs forces. Un premier pas a été fait début octobre quand Gaz de France, la société italienne Eni, les sociétés allemandes Ruhrgaz et Wintershall, et le gazier russe Gazprom (qui possède de larges parts dans Wintershall) ont conclu un accord pour étudier la faisabilité de la construction d'une bretelle de gazoduc contournant l'Ukraine.
Partenariat. La valeur totale de la construction de cette bretelle a été évaluée à 2 milliards de dollars (près de 15 milliards de francs) par Vladimir Poutine lors de son passage à Paris fin octobre. «Il s'agit bien d'une estimation du coût total du projet et non pas de la part des investissements incombant à Gaz de France», précise la représentante de la compagnie à Moscou, Françoise Niemtchinov.
La construction de ce gazoduc se trouve au centre de nombreux enjeux politiques. En insistant sur un nouveau partenariat énergétique avec la Russie un objectif mis en avant lors du sommet Union européenne-Russie du 30 et 31 octobre à Paris , l'Europe fait pression sur les pays pétroliers du Proche-Orient. Par ailleurs, en évitant l'Ukraine, Moscou signifie à Kiev qu'elle doit se réaligner sur l'ex-grand frère. Officiellement, Gazp