Carros envoyé spécial
Ce monospace vert, qui slalome entre des parpaings sur un terrain bétonné est peut-être la voiture de demain. Une auto de rêve. Qui ne pollue pas, qui consomme uniquement de l'air. Mieux, qui crache un air filtré, plus propre que celui que nous respirons dans les villes. Le plein d'air pompiste! Dix francs! Trop beau pour être vrai? Depuis huit ans que Guy Nègre, ingénieur narbonnais de 59 ans, s'est voué à son rêve pneumatique, la controverse n'a jamais cessé. Les enthousiastes se pâment, les incrédules hurlent à la supercherie. «C'est une vieille histoire», commente un journaliste automobile qui penche vers la «circonspection». Mais bientôt, promet Guy Nègre, les sceptiques en seront pour leur frais. Dans un mois, le premier coup de pioche sera donné, à Carros, dans la banlieue industrielle de Nice, pour la construction de la première usine de fabrication en série de l'engin. Il devrait en sortir 2000 voitures par an.
Trente brevets. Cette voiture, pas encore homologuée, existe aujourd'hui en quatre exemplaires, rangés dans un grand hangar. Des petits monospaces qu'on peut essayer sur un court trajet dans le parking de l'usine. «Elle vibre encore un peu, elle n'est pas insonorisé. Mais elle marche parfaitement, hein?», dit Nègre rigolard. A Carros, où il a installé son usine (40 personnes) depuis deux ans, ou à Brignoles (Var), d'où il a déménagé pour pouvoir s'étendre, il a reçu tous les curieux. Une visite par jour en moyenne. Journalistes, commerciau