Se pourrait-il que les bagarres qui agitent parfois le monde des affaires soient aussi puériles que des disputes de bac à sable? La guerre Pinault-Arnault, pain béni pour ceux qui goûtent aux rebondissements de ce feuilleton façon Amour, gloire et beauté, offre à un rythme quasi-hebdomadaire son épisode de coups tordus, d'injures et autres délicatesses, brillantes illustrations de la haute tenue de cet univers.
Hier donc, après quelques jours plutôt calmes sur le front du luxe et de la fortune, voilà que Domenico De Sole, le PDG de Gucci, décide de rompre la trêve dominicale. Dans le Journal du Dimanche, il accuse Bernard Arnault, le président de LVMH et actionnaire à 20 % de la maison italienne, de «mener une campagne de déstabilisation de Gucci dans un esprit de concurrence déloyale». «Bernard Arnault abuse de sa position d'actionnaire pour nuire à la société», ajoute De Sole.
Réplique. Le PDG de Gucci ne trouve pas chic du tout que le patron de LVMH dénonce le montant astronomique de ses stock-options et de celles de Tom Ford, le styliste vedette de Gucci. «D'abord, dit-il, parce qu'il ne s'agit nullement du montant absurde de 800 millions de dollars (pour les deux dirigeants, ndlr) qui a été divulgué.» «Ensuite, il (Bernard Arnault ndlr) possède une fortune de 80 milliards de francs; pourquoi nous reproche t-il de gagner de l'argent grâce à notre travail?»
Le 27 novembre, Bernard Arnault, qui n'a toujours pas digéré que François Pinault (propriétaire de Pinault Printemps Re