La Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) tient chaque été des permanences dans les stations touristiques. C'est l'un des rares organismes à se préoccuper des conditions de travail des saisonniers. Rémy Longo, le secrétaire national de la JOC, réclame pour eux une formation au droit du travail.
Comment expliquez-vous la pénurie de saisonniers observée cette année ?
Les jeunes en ont marre des conditions de travail très difficiles que les employeurs leur imposent. J'ai vu des saisonniers travailler plus de 11 heures par jour, jusqu'à 70 heures par semaine. Dans la restauration, ces heures supplémentaires sont payées au noir, voire pas payées du tout. Dans tous les cas, les salaires ne dépassent jamais le Smic. On a même vu des stagiaires payés 1 500 F par mois pour faire un boulot éreintant à plein temps. Le repos hebdomadaire, normalement un jour et demi d'affilée, est rarement respecté. En fin de saison, les permanents de la JOC ont constaté des gros coups de fatigue et même des dépressions nerveuses. Dans ces conditions, on comprend la pénurie qui existe en fait depuis deux, trois ans.
Quelles solutions faudrait-il apporter au problème des saisonniers ?
Nous nous sommes rendu compte que, dans le tourisme, le niveau de formation des employeurs était parfois très bas et qu'ils avaient une méconnaissance du droit du travail. Il serait bon qu'ils prennent conscience de ce qu'ils demandent à leurs employés. D'autre part, nous avons lancé cet été une enquête intitulée : «Saisonnier, à t