Menu
Libération

Le rêve et le cauchemar

Article réservé aux abonnés
publié le 11 décembre 2000 à 7h52

Quelque 70 millions de touristes débarquent en France chaque année.

Dans vingt ans, ils seront 20 millions de plus. Qui va les accueillir ? Des saisonniers, et de préférence qualifiés, pas des petits jeunes qui viennent pour «s'éclater» et puis s'en vont. Seulement voilà, tout reste à faire pour que cette prévision devienne réalité. Le tourisme est un des secteurs les plus dynamiques de l'économie, mais aussi un des moins organisés. Comme l'a dit Michelle Demessine, secrétaire d'Etat au Tourisme, «le tourisme peut créer le rêve comme le cauchemar».

Le cauchemar, c'est en général un saisonnier jeune, précaire, exploité dans l'hôtellerie-restauration. Le rêve, c'est pour les touristes. «Longtemps, le tourisme s'est développé tout seul, admet-on au cabinet de Demessine, sans que le pouvoir politique ne se préoccupe des conditions de travail des saisonniers.» Il a fallu attendre janvier 1999 pour qu'un rapport d'Anicet Le Pors fasse la lumière sur leurs conditions d'emploi. Depuis, les pouvoirs publics commencent à se préoccuper des 420 000 saisonniers. Cette année plus encore, car le manque de candidats se fait sentir. Selon les ministres européens du Tourisme, réunis le 22 novembre à Lille, «les experts prévoient à court terme une pénurie de main-d'oeuvre pouvant entraver le développement du secteur». Stabiliser et fidéliser les saisonniers, en faire de vrais professionnels, voilà donc l'objectif. Les moyens pour y parvenir sont déjà expérimentés ici et là. A Courchevel comme da