Ce qui les motive
Sophie, 23 ans, anglaise, «chalet girl». «Je viens pour m'amuser. C'est ma deuxième saison comme chalet girl, bonne à tout faire, quoi, pour clients bri- tish. Mais je m'en fous. Chaque après-midi j'ai une coupure pour aller surfer. Le soir, je retrouve les copains. La communauté anglaise est importante ici. Nous avons nos bars, nos boîtes, nos tarifs. On se mélange peu. On fait la fête à peu près tout le temps et en mai on rentre au pays, défaits.»
Corinne, 32 ans, gérante d'une laverie. «J'ouvre de décembre à avril, puis en juillet et août. Depuis que je suis à mon compte, je ne fais plus les saisons pour le "fun" mais pour le fric. Pas de ski, pas trop de sorties, pas de jour de repos. La perspective de gagner beaucoup me permet de tenir le rythme: lever 6 h 30, ouverture 8 heures, fermeture 20 heures. Mon copain tient un bar à côté. Il émerge vers 11 heures et termine vers 3 heures du mat... heure à laquelle je dors, après avoir bouclé la compta. On se croise sans se voir. L'an dernier, on a amassé 700 000 F de bénef. Avec ça, on a pris cinq mois de vacances, des vraies. Cela dit, c'est tuant, l'an prochain, on arrête tout, on s'achète un bar dans la vallée et on fait des enfants...»
Hervé, 33 ans, responsable adjoint d'exploitation à la Société des Trois-Vallées. «La montagne, j'y suis né, j'y suis bien. Je me lève le matin, j'ai le sourire. La plupart des gars qui bossent avec moi aux remontées mécaniques, c'est pareil. On se connaît depuis tout petits,