Lille de notre correspondante
Naïma Touzani, 52 ans, vend des tajines bio depuis deux ans et demi sous le marché couvert de Wazemmes, à Lille. La Caisse solidaire de Roubaix lui a accordé un prêt remboursable sur cinq ans. Son activité s'autofinance, mais n'est pas encore rentable. Divorcée, elle a deux fils étudiants à charge.
«Je suis en même temps PDG, cuisinière, femme de ménage et coursier. Quand je ne dors pas, je travaille. Ma tête et mon temps sont pris à 100 %. Le mardi, c'est la gestion, les contacts et les achats, le mercredi, je prépare les aliments, et je cuisine du jeudi au dimanche, des tajines, des pâtisseries, des couscous, des pastillas. Le lundi, mon seul jour de congé, je suis lessivée. J'ai opté pour le microcrédit parce que je n'avais aucune chance d'obtenir un prêtÊclassique : je sortais d'un dépôt de bilan. Ma boutique de tenues de soirée maghrébines a fait faillite parce que j'ai eu un problème de santé. Après l'hôpital, j'avais envie de créer une activité qui rapproche les cultures. J'ai choisi de devenir traiteur bio parce que la mairie de Lille avait le projet de créer un marché biologique sous la halle. Ça ne s'est pas fait, mais je suis restée bio, pour la qualité. La Caisse solidaire m'a accordé un prêt de 40 000 francs emprunté à 8 %, sur 5 ans. Je rembourse 875 francs par mois. Ce que je gagne sert à payer les fournisseurs et rembourser mon prêt. Je vis avec le RMI, j'y ai droit en tant que "gérante non salariée" d'une entreprise qui démarre. O