Comment se porte le marché du travail ? Bien, très bien même. Le chômage ne cesse de baisser, les offres d'emploi sont nombreuses et bien là. Mais cette photo prise de loin ne traduit pas les effets contradictoires de la reprise. En réalisant une enquête à l'échelle de son territoire (1), le département de l'Essonne offre une radiographie nettement plus nuancée du marché.
En apparence, tout semble aller. Le département affiche un taux de chômage de 6 %, bien en dessous de la moyenne nationale. Mais bonne santé économique ne veut pas dire emploi en or massif : en 1997, les contrats courts (CDD de moins de six mois et intérim) ont représenté 55 % des offres d'emploi régionales. Et la part des CDI n'a cessé de baisser, passant de 44,1 % à 40,6 % entre 1997 et 1999.
Autre caractéristique du marché :
la montée des métiers qualifiés qui se vérifie aussi au niveau national. En tête de toutes les hausses, les ingénieurs informaticiens. «Le département s'est spécialisé dans des secteurs à forte valeur ajoutée (recherche, enseignement supérieur, nouvelles technologies...), souligne le cabinet Bernard Brunhes. Ce choix conduit à un marché du travail sélectif favorisant la croissance de l'emploi qualifié. Or, parallèlement, une fraction importante des demandeurs d'emploi essonniens est peu qualifiée.»
Aujourd'hui, 10 % des salariés de l'Essonne travaillent dans la nouvelle économie. Fondé en 1997, le Génopôle, spécialisé dans les biotechnologies et la génomique, emploie plus de mille sala