Alstom cale aux portes des antipodes. Le gouvernement australien vient de renoncer au projet d'un TGV reliant Canberra à Sydney à 300km/h, dont la réalisation avait été confiée en 1998 au tandem franco-australien Alstom-Leigthon. Hier, le vice-Premier ministre et ministre des Transports, John Anderson, a justifié son retrait par des raisons financières, visiblement peu désireux d'annoncer à la veille d'élections législatives l'investissement de quatre milliards de francs de deniers publics. Le revirement a déclenché une violente polémique dans le pays. Le gouvernement est accusé d'aggraver la pollution sonore et atmosphérique autour de Sydney. Le TGV, qui devait mettre en 2004 la capitale fédérale à 80 minutes de Sydney, avait été présenté comme la solution pour alléger un trafic aérien saturé entre les deux villes. Au lieu de cela, les plates-formes aériennes de Sydney devront encore s'étendre au nez d'une population excédée par les nuisances. Dans ce tintamarre, Wal King, PDG de Leigthon, n'a pas hésité à jouer la surenchère en se déclarant «plus attristé pour le pays que pour l'entreprise elle-même».
En marge de ce débat, la direction d'Alstom, à Paris, s'est contentée d'une déclaration laconique. «Nous sommes évidemment déçus de la perte de ce projet, qui aurait été une belle vitrine pour nous, une belle réussite de l'exportation de notre savoir-faire à l'autre bout du monde.» Alstom, qui voit s'envoler un contrat portant sur 20 milliards de francs, dans lequel 100 millio