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Libération

L'économie américaine en plein émoi

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La croissance chute, le chômage croît, la consommation baisse: où va-t-on?
publié le 14 décembre 2000 à 7h58

New York, de notre correspondant.

A trop rayonner de santé, on risque de négliger les alertes de la maladie. Depuis près de dix ans maintenant, les plus grands experts de l'économie américaine s'en disaient convaincus : la croissance ne pouvait continuer à ce rythme, et à un moment ou à un autre, le coup de frein allait se faire sentir. Aujourd'hui, tout le monde est d'accord: le ralentissement de l'économie est là et bien là. Les indicateurs sont formels et la tendance est confirmée. La question désormais est d'un autre ordre: ce slowdown (ralentissement) est-il sans conséquence sur le paysage économique ou préfigure-t-il une récession à venir outre-Atlantique?

Le débat a démarré avec la communication des chiffres depuis un mois par l'administration Clinton. Le premier feu rouge à s'allumer est celui de la croissance qui a soudain chuté au troisième trimestre pour passer de 5,6 % à 2,4 % en rythme annuel. Puis vendredi, c'était au chômage de repointer le bout de son nez, alors qu'il atteignait les 4 % en novembre. Parallèlement, la confiance des consommateurs était en chute libre et les commandes auprès de l'industrie manufacturière montraient elles aussi des signes de déclin.

Atterrissage. Il n'en a pas fallu plus pour que de sérieuses inquiétudes se fassent jour à Wall Street. Tandis que certains analystes estimaient que le soft landing (atterrissage en douceur) de l'économie pourrait se transformer rapidement en hard landing (atterrissage catastrophe). Dans un communiqué, S