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Libération

L'Europe s'accroche à ses taux d'intérêt

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La Banque centrale conserve le principal d'entre eux à 4,75 %.
publié le 15 décembre 2000 à 8h06

Francfort envoyé spécial

Wim Duisenberg n'a pas fait de cadeau de fin d'année aux Européens. Mais, à défaut de baisser les taux d'intérêt, le président de la Banque centrale européenne (BCE) a au moins veillé à ne pas les augmenter. Réuni hier à Francfort, le Conseil des gouverneurs des banques centrales a décidé de laisser inchangé son principal taux d'intérêt, le Refi, à 4,75 %. Il s'agit indubitablement d'une pause dans la spirale à la hausse entamée en novembre 1999 par Francfort, la dernière augmentation (0,25 %) remontant au 5 octobre. Il faut dire que sept hausses en onze mois ont fait passer le loyer de l'argent de 2,50 % à 4,75 %, ce qui a conduit à un essoufflement de la croissance dans la zone euro.

Ce ralentissement est sans aucun doute à l'origine de la décision de la BCE de rester l'arme au pied : même si elle conserve comme unique objectif de lutter contre l'hydre inflationniste, la Banque de Francfort ne peut pas rester totalement indifférente au niveau de la croissance. D'autant que le danger inflationniste ­ dû au choc pétrolier et à la faiblesse de l'euro sur le marché des changes ­ s'éloigne. Duisenberg s'est montré rassurant : «Nous ne pensons pas que l'évolution prévisible de l'économie réelle soit en elle-même un danger pour la stabilité des prix à l'avenir.» Il estime que l'inflation devrait revenir sous l'objectif que s'est fixé la Banque, soit 2 %. De fait, le prix du baril, tout en restant élevé, semble s'être assagi, et surtout, l'euro est enfin sor