Mariage consanguin dans l'obscurité des salles de cinéma. Hier, les deux frères Seydoux, Jérôme et Nicolas, ont annoncé la fusion de leurs réseaux de distribution respectifs Pathé (1) et Gaumont, accélérant d'un coup la concentration dans ce secteur. En tout, 700 salles en France et à l'étranger qui seront unies sous la houlette d'une même société: EuroPalaces. «Il était temps que les Curiace se rapprochent face à un Horace vorace», a dit Nicolas Seydoux faisant allusion au nouveau mastodonte Vivendi-Universal et à leur filiale UGC.
Sacrifices à la concurrence. En lançant sa carte d'abonnement à 98 francs par mois, cette dernière n'a pas seulement provoqué un tollé dans la profession, elle a aussi provoqué quelques dégâts. Si Gaumont, avec MK2, a dû se résoudre à faire de l'abonnement à prix cassé, c'est à son corps défendant. «C'était un acte de résistance», a dit Nicolas le cadet. Le patron de Gaumont admet en effet y avoir sacrifié des marges et des parts de marché. Pathé, dont le réseau de distribution est moins géographiquement exposé à la concurrence d'UGC, en a peu pâti.
Le coq de Pathé se retrouve donc en position de force face à la marguerite de Gaumont. Le premier détiendra 66 % d'EuroPalaces contre 34 % à la seconde, bien que le réseau de Pathé soit moins étoffé (219 écrans contre 370 pour Gaumont). «Nous avons essayé de défendre au mieux nos intérêts, a dit Nicolas Seydoux. Mais l'évaluation a été faite sur les marges d'autofinancement. Les calculs nous donnaient u