Moutiers-en-Retz
envoyé spécial
Après vingt ans à trimballer des huîtres sept jours sur sept, Guy Robin ne peut s'empêcher de donner un coup de main à ses deux fils qui ont repris le métier : «Mon père était pêcheur à pied, au même endroit, dans la baie, il faisait les huîtres, les moules. Il m'a aidé jusqu'à ses 80 ans. Je ferai pareil pour les gars», dit le jeune retraité de 60 ans. Pendant cinq ans, il a fait cabane ostréicole commune avec son fils Olivier, 30 ans, qui a modernisé l'activité, un peu contre son avis à lui, habitué au tout à la main. Olivier s'est équipé d'un tube laveur à nettoyer les coquilles, d'une petite chaîne de travail pour effectuer le tri des huîtres et d'un cribleur pour les calibrer. Guy maugrée un peu : «Des pannes sans arrêt. L'eau de mer, la mécanique aime pas ça.»
Les hommes de la famille sont rudes, comme le travail d'hiver, la mouillure permanente, le rythme des marées et le poids des caisses pleines de coquillages. Olivier voulait être marin-pêcheur. Le père ne l'a pas laissé s'engager dans une profession en crise. Il passe un CAP de mécano et finit par se «mettre aux huîtres», histoire de retrouver la mer, à sec. «Il y a une différence de culture entre les générations, dit-il. Du temps du père, on travaillait dur, mais avec cinq tonnes d'huîtres et une table en bois dans le garage, on vivait une année. Nous, il nous faut des bassins, des normes sanitaires, et produire cinq fois plus. Ça va plus vite pour traiter les huîtres, c'est fait pour