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Libération

Un lifting pour la cogestion allemande

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A l'ère des start-up, Berlin tente d'adapter le système.
publié le 18 décembre 2000 à 8h09

Berlin de notre correspondante

Comment transposer aux start-up et à l'ère de la nouvelle économie un système créé après la dernière guerre pour les mines et la sidérurgie? En résumé, tel est un peu le nouveau défi que s'est lancé le gouvernement rouge-vert de Gerhard Schröder, en annonçant qu'il allait moderniser la Mitbestimmung, la célèbre «cogestion» des entreprises allemandes. Institutionnalisée à partir de 1952, dans les mines et la sidérurgie d'abord, puis généralisée peu à peu à toutes les entreprises privées de plus de cinq salariés, cette cogestion est l'un des piliers du consensus allemand depuis la guerre. Elle permet l'élection, dans chaque entreprise privée de plus de cinq salariés, d'un conseil d'établissement (Betriebsrat), doté d'importants droits de regard ou de codécisions en matière d'embauche, d'organisation du travail ou de vie de l'entreprise.

Déclin. Le système, appuyé sur toute une succession de lois dont la dernière remonte à 1972, vieillit mal. Selon les statistiques du ministère du Travail, le nombre de salariés employés dans des entreprises dotées d'un Betriebsrat est tombé de 50,6 % en 1981 à 39,5 % en 1994. Depuis, le déclin semble s'être poursuivi. Les petites structures de la nouvelle économie et ses nouvelles formes d'intéressement financier semblant souvent reléguer le Betriebsrat au rayon des vieilles lunes. Possible à partir de cinq salariés, la création d'un conseil d'établissement n'est en effet que facultative, si le personnel le souhaite