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Libération

Une p'tite prime !

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Reprise oblige, les salariés sont en position de force pour réclamer une part des fruits de la croissance.
publié le 18 décembre 2000 à 8h14

«On veut des sous.» Depuis la fin de l'année, le mot d'ordre résonne dans de nombreuses entreprises. Un peu partout, les conflits se multiplient, avec la même exigence : des augmentations de salaires, des primes. C'est la fin de l'année, et les salariés veulent partager les fruits de la croissance : Peugeot-Mulhouse, Club Internet, le restaurant Planet Hollywood de Cannes, l'usine des parfums Dior, les fonctionnaires... même le groupe de presse Excelsior (Science et vie) a fait grève pour la première fois depuis 1913 pour obtenir des augmentations. L'année 2000 est celle de toutes les audaces salariales.

Depuis que le chômage décroît, les salaires n'ont guère suivi le retour de la croissance. Les patrons avaient du mal à sortir d'une logique de modération salariale qui dure depuis plus de dix ans. Les 35 heures n'ont pas arrangé les fiches de paye. Dans nombre d'accords, la réduction du temps de travail a été négociée contre des hausses de salaires a minima, voire des gels.

Mais cette année, la réalité économique a changé la donne. Les salariés ont pris conscience que la reprise était confirmée, voire durable. Grâce aux phénomènes de pénurie que connaît le marché du travail, ils sont plus en position de force, peuvent mieux négocier prime et augmentation. La fièvre revendicative monte. Plus de 4 cadres sur 10 se disent prêts à participer à un mouvement social dans leur entreprise pour augmenter le pouvoir d'achat. Soit presque deux fois plus qu'il y a cinq ans, selon l'Indicat