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Libération

France Télécom fait le siège des immeubles

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L'opérateur démarche les syndics pour obtenir la cession du réseau intérieur de téléphone.
publié le 19 décembre 2000 à 8h14

France Télécom s'invite dans les parties communes des immeubles. A Paris et dans les grandes villes, l'opérateur mène une opération de séduction de grande envergure envers les syndics. Pour qu'ils lui cèdent la propriété, ou la gestion, des réseaux intérieurs de téléphone. A l'heure de l'ouverture totale à la concurrence, cette offensive ­ banale en temps ordinaire ­ est tout sauf anodine.

Philippe Cousyn, administrateur de biens à Paris, fait partie des syndics approchés. Pour tous les immeubles qu'il gère, France Télécom l'invite vivement à faire voter la cession du réseau intérieur de téléphone à son profit. Pour amadouer les habitants, il y a une contrepartie. L'opérateur s'engage à entretenir les installations, c'est bien le moins, mais aussi à les moderniser. C'est ainsi que depuis la fin septem bre, Philippe Cousyn soumet à chaque assemblée générale de copropriétaires, la convention-type proposée par France Télécom. L'opérateur reconnaît la démarche: «2000 conventions sur 80 000 immeubles ont déjà été signées», recense Jean-François Pierresteguy, directeur à l'unité régionale Réseau et Infrastructure de Paris.

Avant de conseiller aux copropriétés de voter ce deal, Philippe Cousyn s'est demandé ce que pouvait cacher la proposition. N'est-ce pas dangereux de se retrouver pieds et poings liés à l'opérateur historique, au moment précis où le téléphone et les liaisons Internet à haut débit s'ouvrent à la concurrence (lire ci-dessous)? Philippe Cousyn, comme ses collègues par