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Libération

La refondation sociale à petits pas

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Hier soir, le Medef arrachait un accord sur la santé au travail.
publié le 19 décembre 2000 à 8h14

ll y aura de l'effervescence cet après-midi au Conseil économique et social. Les partenaires sociaux feront le bilan d'une année de «refondation sociale», entamée au même endroit, le 3 février 2000. Le patronat pourra se prévaloir d'un deuxième accord (après l'assurance chômage) sur la «santé au travail» signé in extremis par trois confédérations: CFDT, CFTC, CGC.

Le «camp de la réforme» dessiné par Ernest-Antoine Seillière tient le coup. L'accord Unedic péchait en ignorant la place de l'Etat dans l'indemnisation des chômeurs. Celui sur la santé, qui redéfinit les missions de la médecine du travail et permet d'introduire les médecins de ville dans l'entreprise pour remédier au manque de médecins du travail, snobait l'Ordre des médecins, pourtant garant de la déontologie du corps médical. Celui-ci, qui avait protesté en août contre les manières du Medef, sera associé à l'accord.

Deux chantiers sur huit: la refondation sociale chemine lentement. A l'image du groupe consacré à «l'approfondissement de la négociation collective». Les partenaires sociaux ont débattu hier du texte que le Medef avait soumis aux syndicats. Un projet «révolutionnaire», commentait Jean-Luc Cazettes, président de la CGC. Le texte redéfinit effectivement le champ du droit social. Ne demeurerait aux mains du politique que «l'ordre public social», les grands principes du droit. Ce sont les partenaires sociaux qui en définiraient l'application, qui relève actuellement du domaine réglementaire. Denis Gautier-S