Il manquait à Bernard Arnault une marque américaine de prêt-à-porter de luxe. C'est désormais chose faite et c'est une femme qui la lui apporte. Donna Karan, dont les initiales sont fameuses aux Etats-Unis a annoncé hier à ses employés qu'elle cédait sa marque et sa société DKI au groupe français LVMH.
L'affaire, conclue depuis le week-end dernier, se fera en deux temps. Primo, les marques. LVMH les achète pour 450 millions de dollars (500 millions d'euros) en prenant le contrôle de Gabrielle Studio, société que possède Donna Karan et sa famille. Deuxio, la société LVMH va se porter acquéreur de DKI, cotée à la Bourse de New York, pour 195 millions de dollars (217 millions d'euros). Donna Karan, qui en détient 23 %, pourra, si elle le souhaite, garder une participation dans le nouvel ensemble issu de la fusion des deux sociétés. Etant entendu, précise-t-on chez LVMH, qu'elle en restera la directrice artistique.
Pour femmes pressées. Donna Karan est loin d'avoir en France l'aura qu'elle a acquise aux Etats-Unis. Cette femme de 52 ans fait les beaux jours de la presse «people» mais bien davantage encore des magazines de mode. C'est «la» grande créatrice de mode nationale. Les Américains l'ont surnommée la «reine de la 7e Avenue».
On l'a vu défiler pour la première fois sous son nom en 1984, année au cours de laquelle elle crée, avec son mari Stephan Weiss, sa société. Mais on dira que Donna Karan, dont le père était tailleur et la mère mannequin, est née avec une paire de ciseaux