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Société européenne: les patrons râlent

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Le texte sur ce nouveau statut doit être formalisé aujourd'hui.
publié le 20 décembre 2000 à 8h18

La société européenne? On aurait pu croire les chefs d'entreprises enthousiastes à l'idée d'avoir enfin un instrument à la taille de l'Union. Erreur. En fait, ils ne voient qu'une source d'ennuis, une coquille vide, voire une machination quasi bolchévique dans ce que la présidence française présentait, le 8 décembre, comme un acte «historique» pour l'Europe. Il est vrai que l'idée d'un statut de société européenne (SE) chemine depuis...1970. Il y a 18 mois, un projet faisait l'objet d'un accord entre 14 pays membres. Ne manquait que le visa de l'Espagne. Qui a levé son veto à Nice, en échange d'une exemption de fait (Libération du 8 décembre).

Deux textes. La SE va donc pouvoir franchir les derniers obstacles juridiques. Un conseil des ministres des Affaires sociales doit se réunir aujourd'hui sous l'égide d'Elisabeth Guigou pour formaliser la décision. La SE devrait voir le jour «avant la fin 2001», promettait à Nice un diplomate français. En fait la SE a droit à deux textes. Premièrement, un règlement (qui s'applique automatiquement partout en Europe), qui fixe le statut juridique de la SE. Pas question de créer une SE n'importe où, n'importe comment. Le siège doit être «au lieu où se trouve son administration centrale». Pas de siège «boîtes à lettres», donc. Capital minimum: 100 000 euros. La SE est soit le fruit d'une fusion (de plusieurs sociétés d'au moins deux Etats), soit un holding coiffant des sociétés de nationalités différentes, ou encore une filiale commune de so