Pour une fois, les partenaires sociaux étaient unanimes hier: ce qui devait être le premier anniversaire de la «refondation sociale» a été un bide. «Je me demande bien ce que je suis venu faire ici», s'interrogeait Jean-Luc Cazettes (CGC) en sortant du palais d'Iena, siège du Conseil économique et social. «Bidon», rugissait Marc Blondel. Ernest Antoine Seillière concluait, ironique: «cela ne pouvait pas mieux se passer».
En fait, employeurs et syndicats poursuivaient des buts séparés dans ce «bilan d'étape de la refondation sociale». Le Medef était venu demander une prolongation des chantiers en retard; les syndicats voulaient un changement dans le «discours de la méthode». Traduire : la manière de négocier, le dos au mur, qu'impose le Medef. Les syndicats lui ont donc demandé de cesser son «chantage au départ» des organismes sociaux. Bernard Thibaut (CGT) stigmatisait leur «curieuse conception du dialogue social qui bafoue les règles les plus élémentaires de la négociation sociale. Nous sommes les seuls en Europe à fonctionner ainsi». Les partenaires ont néanmoins convenu d'accélérer le pas sur le dossier «Voies et moyens de la négociation» (Libération d'hier).
En fait, tous les acteurs avaient l'horizon barré par ce qui s'annonce comme la deuxième grande bataille de la refondation sociale: les retraites complémentaires. «L'ultime séance de négociation», aux yeux du Medef, aura lieu demain. Le patronat exige un nouvel allongement de la période de cotisation et il a prévenu: s