à Stockholm de notre correspondant
La vodka Absolut vient de changer de distributeur, mais pas de propriétaire. Hier en effet, le canadien Seagram a vendu l'ensemble de ses marques de spiritueux au tandem Pernod Ricard-Diageo, cédant ainsi les droits de distribution d'Absolut au britannique Diageo, le leader mondial des boissons alcoolisées. Les Suédois n'envisagent pas pour le moment de vendre ce petit bijou national, propriété ultrarentable de l'Etat, mais la seule cession des droits de distribution a réveillé un débat vieux de près d'un siècle.
Car Absolut, c'est 60 millions de litres de vodka vendus chaque année, dont les deux tiers aux Etats-Unis, la cinquième marque d'alcool la plus importante au monde dans sa catégorie (derrière Bacardi, Smirnoff, Ricard et Johnnie Walker rouge), et des bénéfices de plus de 500 millions de francs en 1999 pour son heureux propriétaire. Jusqu'au mois de juin dernier, tout allait pour le mieux, et les Suédois semblaient satisfaits de leur contrat avec Seagram.
Sobriété. Mais depuis l'été, la situation d'Absolut agite l'opinion publique: comment un pays qui prône une politique de santé d'une sobriété extrême peut-il être en même temps le propriétaire de l'un des spiritueux les plus vendus dans le monde? Quand le rapprochement Vivendi-Seagram est devenu réalité, et qu'il était clair que la partie spiritueux serait vendue, la perspective de récupérer les fameux droits de distribution d'Absolut a aiguisé les convoitises des géants mondiaux de l