(à Washington)
Un solide industriel succédera en janvier à un brillant économiste comme secrétaire au Trésor (ministre des Finances) américain. Pour remplacer Larry Summers, ancien professeur à Harvard et ancien économiste en chef de la Banque mondiale, George W. Bush a choisi son contraire: Paul O'Neill, président depuis 1987 du premier groupe mondial d'aluminium, Alcoa. Bush a vanté sa «vaste expérience dans le secteur privé». Il a rappelé que la politique économique de son pays aurait trois pieds: le libre commerce, la baisse des impôts, la déréglementation.
Cette nomination tombe à pic pour O'Neill, 65 ans, qui devait prendre sa retraite à la fin du mois. Il est considéré comme un patron doué: il a transformé une vieille industrie en groupe international rentable. Mais la frange conservatrice du Parti républicain fait grise mine. O'Neill est certes un vieux républicain il était chargé des questions budgétaires dans l'administration Ford. Mais il a conseillé plusieurs fois le président Clinton (il a participé à son «sommet économique» de 1992 et a été consulté sur les questions de réchauffement de la Terre). Et il a soutenu la proposition de taxe sur l'essence avancée par Al Gore. Enfin, il ne semble pas être un croisé de la baisse des impôts.
Bush devait annoncer hier après-midi trois autres nominations: son vieux copain Donald Evans au poste de secrétaire au Commerce (à ne pas confondre avec le Représentant au commerce). Evans est l'homme qui était chargé de la levée de