Londres de notre correspondant
Avec la fermeture programmée de sa plus vieille usine, l'industrie automobile britannique achève une année noire. La semaine dernière, Vauxhall, filiale de General Motors (GM), a décidé de ne plus fabriquer, d'ici à deux ans, de voitures individuelles sur son site de Luton, au nord de Londres. Même si la mesure s'inscrit dans le cadre d'un vaste plan de restructuration du groupe américain, elle ne fait que confirmer la grave crise traversée par l'ensemble du secteur en Grande-Bretagne. Au printemps, l'allemand BMW s'est débarrassé de Rover pour la somme symbolique de 10 livres (110 F). Ford a ensuite annoncé l'arrêt en 2002 de sa chaîne de montage de Dagenham, à l'est de la capitale. Honda a renoncé à développer son dernier modèle à Swindon, dans le Wiltshire. Et Nissan envisagerait de produire la nouvelle Micra en France. Un choix qui reviendrait à condamner ses installations ultra-modernes de Sunderland, dans le nord-est de l'Angleterre, pourtant considérées comme les plus performantes d'Europe.
Faible productivité. Luton fabrique des automobiles pratiquement depuis qu'elles existent. L'usine de Vauxhall, fondée en 1905 a donné naissance aux Churchill, Victor, Cavalier et Viva. Très menacée, en 1998, elle se croyait sortie d'affaire et devait hériter de la dernière Vectra. La productivité avait progressé mais restait très inférieure à celle des onze autres implantations de GM en Europe. Sur les 10 000 suppressions d'emplois annoncées par le géa