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Libération

Europe en mal de Poste

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La directive sur la libéralisation du marché est bloquée.
publié le 23 décembre 2000 à 8h26

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

La libéralisation du marché de la Poste est en panne, faute d'accord entre les ministres et le Parlement. Une situation qui pourrait perdurer tant l'affrontement, selon l'expression d'un diplomate, entre les «dinosaures» d'un côté et les «modernistes» de l'autre, est violent. A «gauche», la France, qui préside l'Union jusqu'à la fin de l'année, l'Espagne, l'Italie, le Portugal, la Grèce, l'Irlande et le Luxembourg, se sont érigés en défenseurs du monopole, garant, selon eux, d'un service universel de qualité. De l'autre, l'Allemagne, l'Autriche, le Danemark, la Suède, la Finlande, la Belgique et surtout les Pays-Bas, qui se sont faits les apôtres de la libéralisation à outrance. Entre les deux, la Grande-Bretagne qui préférerait prudemment attendre l'issue de ses élections législatives, prévues au printemps 2001.... Une belle opposition Nord-Sud, extrêmement tranchée et, partant, relativement rare. Aucun compromis n'a été possible entre les deux camps en présence et aucune majorité qualifiée n'a pu être dégagée.

Refus du dogmatisme. Curieusement, les pays partisans du tout libéral ne semblent pas avoir le soutien de leurs propres forces politiques. En effet, le Parlement européen, colégislateur avec le Conseil des ministres, a rejeté sans appel, le 14 décembre dernier, «le dogmatisme ultralibéral de la Commission», comme l'a dénoncé l'eurodéputée verte française, Hélène Flautre. Par 358 voix contre 104 (essentiellement celles des libérau