Bruxelles (UE), de notre correspondant.
Jean-Claude Gayssot dort trois heures par nuit en moyenne, selon ses proches. Ce qui en fait un négociateur redoutable. Le ministre français des Transports et président en exercice de l'Union vient d'en faire la preuve en deux nuits. Jeudi, à deux heures du matin, il a arraché à ses partenaires un accord sur la sécurité maritime (Libération d'hier). Vendredi, rebelote: à une heure du matin, il a réussi à boucler la directive sur le temps de travail des routiers, en panne depuis 1998.
Certes, il a fallu en passer par un vote à la majorité qualifiée, la Grande-Bretagne, l'Irlande et le Portugal votant contre. Néanmoins, c'est un vrai succès pour Gayssot.
La proposition de directive vise à limiter la durée hebdomadaire du travail à 48 heures (on est loin des 35 heures...) avec des pointes jusqu'à 60 heures à condition que la moyenne de 48 heures ne soit pas dépassée sur une période de 4 mois.
Il s'agissait d'appliquer aux routiers une directive de 1993 dont ils avaient été exclus. Mais, la Grande-Bretagne, la Finlande, l'Irlande, les Pays-Bas ou encore la Grèce ont immédiatement refusé que les «indépendants» (artisans) soient inclus dans le champ de cette directive. Les autres pays estimaient, en revanche, qu'une telle exclusion reviendrait à encourager les patrons à transformer leurs salariés en «faux indépendants» mais en vrais esclaves de la route.
Face à ce blocage, Bruxelles a donc proposé que l'on renvoie à plus tard cette question: «mie