New Delhi, de notre correspondant.
Il manque aux banques indiennes entre 11 et 13 milliards de dollars (entre 78 et 92 milliards de francs) pour compenser les pertes issues d'immobilisations douteuses. Cette estimation de l'agence de notation américaine Standard and Poor's donne une idée du marasme du secteur bancaire indien. Et encore, S & P précise qu'il s'agit d'une estimation basse des «actifs pourris» que les institutions financières gardent dans leurs comptes. L'agence souligne «le faible niveau de capital des banques indiennes, la part importante et grandissante d'actifs non réalisables dans la plupart des banques et les réserves insuffisantes [...] pour absorber des pertes probables.» «Nos banques sont à 100 % viables», assure-t-on au ministère des Finances, qui exerce la tutelle sur un secteur appartenant à l'Etat indien, «tous les bilans sont positifs». Il y a bien des créances douteuses accumulées au fil des ans, mais les banques indiennes sont «first class». La différence de jugement tient à la méthode utilisée par S & P, qui s'aligne sur des critères occidentaux, plus stricts que les critères indiens. «Il ne faut pas exagérer, tempère un analyste étranger, la situation n'est pas très saine, mais nous sommes loin de la crise du Sud-Est asiatique.»
«Désinvestissement». Si les chiffres présentés par l'agence sont inquiétants, ils devraient paradoxalement conforter le gouvernement. Celui-ci vient en effet de soumettre une réforme législative visant à réduire la partic