Tokyo de notre correspondant
Mercredi 20 décembre, les limousines noires des hauts dirigeants de Nippon Telegraph and Telecom (NTT) sont restées garées devant le quartier général du géant japonais des télécommunications. Pas de pause déjeuner ni de rendez-vous d'affaires pour les mandarins de cet ex-monopole public qui continue de faire la pluie et le beau temps sur la téléphonie de l'archipel. Dès l'aube et jusque tard dans la soirée, les grands patrons de NTT ont préparé leur riposte au projet de régulation des télécommunications préparé par le ministère des PTT. La bataille fait rage. Dans le texte initial de l'administration, les deux entités régionales NTT Est et NTT Ouest (nées de la privatisation et regroupées au sein de NTT corporation), ainsi que le leader du portable NTT DoCoMo sont désignés comme des «opérateurs dominants». Or le projet gouvernemental prévoit que ceux-ci devront solliciter une autorisation pour lancer de nouveaux services, au lieu d'une simple déclaration jusque-là. C'est la promesse de voir bloqué tout investissement d'avenir. D'où leur inquiétude.
«Frères siamois». «NTT Est et NTT Ouest sont les frères siamois du Japon qui ne veut pas se réformer. Ils sont tellement habitués à dominer et à nous imposer leurs tarifs prohibitifs qu'ils ont fini par se croire intouchables», dénonce Yusai Okuyama, PDG du consortium KDDI, issu de la fusion en novembre de plusieurs opérateurs privés de télécoms. Yusai Okuyama a des raisons de râler. Propriétaire et expl