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Libération

La Bourse fait les yeux doux aux grands crus de Bordeaux

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Mais le projet de cotation des vins divise les professionnels.
publié le 27 décembre 2000 à 8h31

Bordeaux

de notre correspondante

Achètera-t-on son bordeaux comme un vulgaire baril de pétrole? Depuis deux mois, Euronext, qui gère la Bourse de Paris, peine à convaincre les professionnels girondins d'adopter son système de cotation à terme pour les grands crus. Celui-là même qui règne sur les matières premières, du blé à Chicago au nickel à Londres. Le principe du marché à terme est simple: le vendeur et l'acheteur s'entendent avant la récolte, sur un prix qui sera versé au terme (échéance) de celle-ci. Dans le cas du vin de Bordeaux, le prix serait fixé au printemps, pour la récolte de novembre. Si le prix du marché constaté en novembre est inférieur au prix du contrat, c'est l'acheteur qui assume la perte, si le prix est supérieur, c'est le vendeur.

Eviter les risques. Euronext a présélectionné 141 grands crus ­ sauternes et pomerols ­ qui seront proposés en «paniers» de 12 bouteilles, parmi de grands rouges qui répondent à trois critères: être issu de propriétés de plus de 15 hectares, disposer d'un historique de prix d'au moins cinq ans, être sortis en primeur et livrables à l'échéance. Ainsi, on lancerait en juillet un «contrat» sur le bordeaux 2001, qui anticipera sur les prix du vin récolté à l'automne, ce qui permet de se couvrir contre les risques climatiques. Selon Euronext, ce marché qui concernerait 70 % de la production du vignoble bordelais permettra aux professionnels de se prémunir contre les risques liés à la fluctuation des cours (actuellement de l'ordre de