La disparition du franc comme monnaie d'usage, programmée pour le 31 décembre 2001, a du mal à entrer dans les moeurs des entreprises françaises. Il ne reste pourtant plus qu'un an avant le passage au tout-euro. Lancée il y a deux ans, la monnaie unique européenne a pour l'instant convaincu un petit tiers des chefs d'entreprise. Laurent Fabius, le ministre de l'Economie et des Finances, a donc décidé de confronter les entrepreneurs à leur retard en lançant une vaste campagne de communication. Première étape: la visite, hier, d'une PME de haute technologie, près de Roissy (Val-d'Oise), qui a opéré le basculement vers l'euro dès janvier 1999. «Un précurseur», a reconnu Laurent Fabius, puisque selon une récente étude de l'Association française des banques (AFB), seules 5,5 % des PME sont déjà passées à l'euro, c'est à dire qu'elles ont ouvert un compte bancaire en euros et ont basculé l'ensemble de la comptabilité dans cette monnaie.
«Un peu trop d'avance.» La société LabMetrix en fait partie. Spécialisée dans les équipements de laboratoire, elle compte une vingtaine de salariés et son chiffre d'affaires s'élève à 10 millions de francs. Son président, Serge Njamfa, est un europhile convaincu : c'est l'un des seuls entrepreneurs français à avoir imposé l'euro dès sa naissance.
«Il me paraissait évident que nos clients passeraient à l'euro dès 1999, confie-t-il aujourd'hui. On a acheté un logiciel de comptabilité en euros, formé les salariés et envoyé un mailing à tous nos clients