Il y a les petites compactes, fonds de commerce des constructeurs décliné en millions d'exemplaires. Les Polo, Twingo ou 206 à 70 000 F. Et puis il y a les autres, un peu plus chères, un peu plus pourvoyeuses de marge pour leurs concepteurs. Avant, la recette de ces modèles à 120 000 F était simple. Un coffre, quatre roues, quatre mètres et voilà une berline de père de famille. C'est fini. Aujourd'hui, pour faire un carton, il faut une auto sans concurrence. Et les deux succès de l'an 2000 sont seuls au monde. Mais, pour se les offrir, il ne suffit pas de signer un chèque, il faut s'armer de patience: huit mois d'attente pour la Peugeot, six pour la Chrysler. Depuis le mois de novembre, 12 000 personnes attendent la livraison de leur petite Peugeot 206 CC, aux places arrière tellement étriquées qu'aucun adulte ne peut y prendre place. Mais il y a le toit. En vingt secondes, la tôle se replie dans le coffre et l'engin se transforme en cabriolet. «C'est toujours pareil, soupire Alain Dinglat, consultant en marketing pour divers constructeurs. Les gens achètent du rêve. Même celui qui habite Lille et n'enlèvera sa capote qu'une fois l'an est prêt à sacrifier ses places arrière, à attendre des mois et à acheter sa voiture 20 000 F plus chère. C'est la preuve de la bonne santé économique d'un pays.» Car la 206 de même puissance, au toit fixe et à la banquette arrière accueillante, vendue moins de 100 000 F, est disponible immédiatement, chez tous les concessionnaires. Cet engouem