Personne ne le connaît, mais c'est l'établissement financier le plus désiré de la place de Paris. La banque Hervet, dernière banque du secteur public, est à vendre. Et, à part le Crédit Lyonnais, qui est conseiller sur le dossier, tous les banquiers français et de gros groupes étrangers veulent en croquer. BNP-Paribas, la Société générale (via Crédit du Nord), les Caisses d'Epargne... devraient se dévoiler aujourd'hui. Après avoir retiré un dossier le 13 décembre (1), ce qui leur a donné accès à la data-room (aux données confidentielles) de la banque, ils ont jusqu'à 18 heures pour présenter leur offre de rachat à Bercy. Les sélectionnés auront accès à une deuxième série de données. Ils pourront rencontrer l'équipe dirigeante et les syndicats pour les convaincre de leur projet. Après avoir pris l'avis des uns et des autres, Bercy décidera du repreneur au printemps.
Pléthore de candidats, opération désirée par le management et non contestée par les syndicats... le gouvernement peut profiter de ces conditions idéales pour une privatisation en or. Elles tranchent avec les échecs répétés depuis sept ans pour se débarrasser de cet établissement, longtemps perçu comme un boulet.
Familial. Tout commence par un malencontreux hasard. En 1982, le gouvernement socialiste nationalise tout établissement financier qui a plus de 1 milliard de francs de fonds propres. Pas de chance pour Georges Hervet, qui dirige cette banque familiale créée à Bourges en 1830 par un de ses aïeuls, ce seuil es