La meilleure défense est encore l'attaque. Hier, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Alan Greenspan, a pris de court les analystes en diminuant les taux d'intérêt après les avoir augmentés six fois depuis le 17 novembre 1998. Ainsi, la Fed a abaissé son taux interbancaire d'un demi-point, pour le ramener à 6 %, et réduit son taux d'escompte d'un quart de point, à 5,75 %.
Greenspan, qui pilote d'une main de fer l'économie américaine, a donc vite réagi aux signes de récession qui se multiplient et a anticipé une intervention attendue fin janvier, lors de la réunion régulière du Comité monétaire. Ces mesures ont été prises «à la lumière d'un nouvel affaiblissement de la consommation et de la production dans un contexte de moins grande confiance des consommateurs». Dans son communiqué, la Fed évoque aussi «des conditions moins favorables dans certains segments des marchés financiers et des prix élevés de l'énergie qui sapent le pouvoir d'achat des ménages et des entreprises».
Pavloviens. L'effet a été immédiat. Dès l'annonce de la baisse des taux, vers 13 h 30 à New York, les marchés boursiers, plus que jamais pavloviens, se sont littéralement envolés. Vingt minutes après l'annonce de la Fed, le Nasdaq grimpait en flèche de 13 % au lendemain d'un plongeon qui l'avait vu lâcher 7,23 %, à son plus bas niveau historique depuis le 3 mars 1999. Le DJIA, indice vedette de Wall Street, gagnait, lui, 3 %. Dans le même temps, l'euro accusait le coup et passait en dessous