Menu
Libération

Des clics dans le mortier

Article réservé aux abonnés
La nouvelle économie triomphe dans les entreprises traditionnelles.
publié le 5 janvier 2001 à 21h32

On pourrait appeler ça le paradoxe de la nouvelle économie: c'est dans l'ancienne qu'elle est en train de s'imposer. Moins visible que les échecs de certaines start-up, le développement des réseaux dans les entreprises transforme peu à peu les échanges économiques. Encore faut-il s'entendre sur les termes. L'expression «nouvelle économie», apparue au milieu des années 1990, fait depuis l'objet d'un brassage permanent et se voit affublée de significations multiples (lire ci-dessous). «Les boursiers ont pris la fâcheuse habitude de diviser l'économie en deux compartiments plus ou moins étanches, celui de la "nouvelle" et celui de l'"ancienne", estime Christian de Perthuis, professeur d'économie à l'université Paris-Dauphine. La nouvelle ne peut se réduire à cette vision sectorielle. Elle recouvre les mutations à l'oeuvre dans l'ensemble du système de production et de distribution.»

De fait, l'année 2000 est celle de la désillusion pour la nouvelle économie, si on la définit comme le secteur d'activité qui s'est développé autour de l'Internet: déconfiture boursière, faillites de start-up... Une situation comparable au krach boursier du chemin de fer en France et en Angleterre dans les années 1840, selon Christian de Perthuis: «On s'est aperçu que les coûts d'investissement étaient plus élevés que prévu et les délais de retour financier plus importants. La fin de l'emballement financier est la condition pour que la nouvelle économie se développe dans l'ensemble du système product