New York de notre correspondant
Au premier abord, l'Amérique aurait pu se satisfaire de l'indice du chômage délivré vendredi par le gouvernement. Le pourcentage des sans-emploi en décembre n'a pas augmenté, pour se stabiliser à 4 %, comme en novembre. Mais c'est le deuxième paragraphe du com muniqué du département du Travail qui a focalisé l'attention des économistes, alors que l'administration précisait que les entreprises américaines n'avaient créé que 49 000 emplois durant le dernier mois de l'an 2000, le plus mauvais chiffre depuis août. «Tout cela montre que le ralentissement de l'économie n'est pas uniquement une question de faiblesse des revenus des grandes entreprises, il touche également les travailleurs américains dans leur vie de tous les jours», a commenté Steven Wieting, un analyste de la banque d'affaires Salomon Smith Barney à New York, «Alan Greenspan a eu raison de réduire les taux d'intérêt.»
«Fléchissement». L'Améri que tente en ce début d'année d'évaluer l'état d'une économie qui, en quelques semaines, s'est retrouvée face au spectre de la crise après dix ans d'expansion sans précédent. La baisse surprise des taux opérée par Alan Greenspan mercredi est unanimement considérée aujourd'hui comme «le meilleur remède aux inquiétudes du moment». «Le geste de Greenspan était tout à fait de circonstance, assure Benjamin Friedman, professeur d'économie à Harvard University, nous avons observé un réel ralentissement de l'activité durant le dernier trimestre de l'anné