Directeur des études économiques aux Banques populaires Asset Management, Philippe Waechter explique pourquoi la croissance européenne restera bonne en 2001, malgré une économie américaine qui bat de l'aile.
Ne faut-il pas craindre, à présent, que l'Europe souffre du ralentissement de l'économie américaine?
Cela ne sera pas sans conséquences sur des pays comme le Mexique, le Canada ou les pays d'Amérique latine pour lesquels les échanges avec les USA sont très importants. Taiwan et la Corée risquent également de souffrir du ralentissement des dépenses en technologie de l'information aux Etats-Unis. Mais l'Europe dispose de davantage d'autonomie. L'enjeu pour 2001 est de pouvoir compter sur une dynamique interne suffisamment robuste permettant de compenser la moindre progression du commerce mondial résultant du ralentissement américain. De ce point de vue, il y a quatre facteurs importants. Le premier est que le marché du travail est aujourd'hui beaucoup plus flexible. En France, en particulier, les créations d'emplois atteignent un niveau élevé. Le deuxième point est la stabilisation du prix du pétrole qui va redonner du pouvoir d'achat aux ménages. Le troisième point est le mouvement de baisse d'impôts des ménages en Allemagne, en France et en Italie notamment. Enfin, le quatrième résulte de la volonté des chefs d'entreprise de moderniser leur outil de production... et donc de continuer d'investir. L'ensemble de ces éléments devrait permettre à l'Europe de ne pas être trop dé