Londres intérim
«Les trains en Inde fonctionnent bien mieux, je peux en témoigner», se lamente un homme d'affaires anglais d'origine indienne sur le quai de la gare de King's Cross, à Londres. Son train n'a pas de conducteur. «Cela fait une demi-heure qu'on en cherche un. Notre système de transport est en ruine, c'est vraiment le tiers monde.» En ce début de millénaire, les Britanniques qui prennent le train n'ont pas vraiment vu d'amélioration. Les femmes et les hommes d'affaires de Leeds, deuxième centre économique du pays, n'ont toujours pas de liaison directe avec Londres. La gare centrale est tout bonnement fermée pour travaux. La GNER (Great North Eastern Railways) leur propose des bus bondés pour faire le trajet jusqu'à la capitale et inversement. Ailleurs, sur les lignes de l'ouest du pays, gérées par Virgin, les annulations de trains se chiffrent en dizaines.
Accidents. S'ajoute à ces désagréments quotidiens le spectre des accidents, dont les deux derniers en date (27 morts à Paddington en octobre 1999 et 4 morts à Hatfield en novembre 2000) sont encore dans les mémoires. Jeudi à la gare de Victoria, la présence d'esprit d'un responsable de la signalisation a empêché de justesse la collision frontale de deux trains arrivant en gare. Il a tout simplement coupé le courant et les deux trains se sont arrêtés à trois mètres l'un de l'autre. Les récentes inondations sont venues cet hiver aggraver une situation qualifiée «d'enfer absolu» par le Premier ministre en décembre.
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