Madrid de notre correspondant
L'annonce, il y a quelques semaines, du projet de fusion des deux leaders du marché électrique espagnol, Endesa et Iberdrola, a déclenché une belle foire d'empoigne sur la création de ce futur monopole. Si elles liaient leur destin, les deux entreprises disposeraient en effet d'une valeur boursière de 36 milliards d'euros (235 milliards de francs), d'une présence dans une vingtaine de pays et compteraient environ 36 millions de clients, dont une bonne partie en Amérique latine où les deux groupes jouent un rôle prépondérant. Sans compter qu'en Espagne, ils contrôleraient 80% de la production, de la distribution et de la commercialisation de l'électricité. De quoi effrayer les consommateurs et les concurrents, mais aussi et surtout les autorités de la concurrence qui pourront difficilement autoriser la fusion en l'état.
Embarras ministériel. Le Tribunal de défense de la concurrence (TDC), organisme dépendant du ministère de l'Economie espagnol, doit donner aujourd'hui son avis sur la fusion. Son opinion est importante, puisqu'elle devrait logiquement être aussi celle de l'exécutif espagnol, lequel dispose d'un mois pour prendre la décision définitive sur la plus grande concentration de pouvoir jamais vue dans le pays. Pour sa part, le gendarme européen de la concurrence, Mario Monti, a déjà critiqué la position hégémonique de Endesa et Iberdrola lorsqu'ils étaient séparés. On l'imagine mal approuver l'union. Si cette dernière se fait, ce sera au dé