Menu
Libération
Interview

Prime pour l'emploi. CONTRE: Marc Blondel (FO) : «Je suis pour que tout le monde paye l'impôt sur le revenu»

Article réservé aux abonnés
Opposants et partisans: les arguments
publié le 12 janvier 2001 à 21h44

Votre syndicat s'oppose dès le départ à la «ristourne CSG», devenue «prime pour l'emploi». Qu'est-ce qui vous déplaît dans le dispositif?

Le crédit d'impôt conduit non seulement à contenir les salaires, mais aussi à permettre aux employeurs de favoriser la précarité et le temps partiel imposé. Nous sommes pour l'augmentation des salaires, parce qu'ils servent aussi à financer les régimes sociaux, et notamment les régimes de retraites. De plus, il me semblait qu'il y avait pour le gouvernement une occasion, celle d'en finir plus rapidement avec le double Smic, issu de la loi sur les 35 heures. Nous avions l'opportunité d'anticiper le mouvement.

Mais, au-delà de l'opportunité?

En ce qui concerne l'impôt négatif, je suis pour que tout le monde paye l'impôt sur le revenu. Même les chômeurs devraient payer un impôt symbolique, 50 francs par exemple. Parce que c'est le cordon ombilical de la citoyenneté. C'est aussi en fonction des impôts que l'on vote aux élections. En dégrevant largement les gens de l'impôt, et pire encore avec l'impôt négatif, on les déresponsabilise, on en fait des assistés. L'impôt négatif, c'est un mauvais instrument pour la politique des revenus. Regardez, on entend déjà les artisans se lever et exiger d'avoir droit, eux aussi, à cette ristourne. De leur point de vue, ils ont raison, puisqu'il s'agit de l'impôt, et qu'ils n'en bénéficient pas.

Quel effet la prime aura-t-elle sur la politique des revenus?

Cette p