Au PS, Marie-Noëlle Lienemann est membre de la Gauche socialiste, courant minoritaire opposé à la création d'un crédit d'impôt.
Pourquoi vous êtes-vous prononcée contre cette mesure?
Il ne fallait surtout pas mettre le doigt dans les dispositifs d'impôts négatifs, car c'est porter un mauvais coup à cette valeur républicaine qui considère l'impôt comme une contribution de chacun à l'effort de la Nation. Les expériences de ce type aux Etats-Unis ont montré aussi que l'Etat sert dans ces cas-là de voiture-balai derrière les entreprises qui n'augmentent pas les salaires. Cela fait par ailleurs des lustres qu'à la Gauche socialiste, nous expliquons que la CSG est injuste pour les bas salaires. La bonne méthode aurait été de proposer la progressivité de la CSG en fonction des salaires dans le cadre d'une réforme globale. Le gouvernement, après la décision du Conseil constitutionnel, aurait pu faire contre mauvaise fortune bon coeur en la mettant en chantier. Même si on m'assure que ça ne peut pas se faire en huit jours, ce dont je ne suis pas sûre.
Quelle solution préconisiez-vous?
La question posée était de savoir comment renforcer les bas salaires. La meilleure méthode, pour répondre à cette attente justifiée des salariés, c'est l'augmentation du Smic. Cette solution aurait dû s'imposer, d'autant qu'elle figure dans les mesures arrêtées avec nos partenaires en novembre 2000 lors du sommet de la gauche plurielle.
Etre de gauche, c'est forcément augmenter le Smic?
Revaloriser les salair