Menu
Libération
Interview

Prime pour l'emploi. POUR: Nicole Notat (CFDT) : «C'est une mesure de plus pour aller vers le plein emploi»

Article réservé aux abonnés
Opposants et partisans: les arguments
publié le 12 janvier 2001 à 21h44

La CFDT a toujours annoncé son accord pour la «prime pour l'emploi». Qu'est-ce qui vous séduit dans ce dispositif?

Cette prime pour l'emploi est intéressante pour les 3 millions de chômeurs et de bénéficiaires du RMI car elle représente une forte incitation financière, de l'ordre de 2 000 F par an, à reprendre un travail. C'est donc une mesure de plus pour aller vers le plein-emploi. L'autre caractère positif, c'est qu'il s'agit d'une mesure de redistribution fiscale qui va concerner 9 millions de personnes parmi les plus bas revenus. Elle n'interfère pas avec les politiques salariales, ni avec les prélèvements sociaux. Elle nous donne enfin l'assurance que la CSG demeure un prélèvement universel et citoyen, garantissant à tous une protection sociale de qualité.

Mais le dispositif n'est-il pas une usine à gaz?

C'est la fiscalité française qui est compliquée. Et la difficulté est d'autant plus importante qu'il s'agit là de redistribuer de l'argent public dans un pays où un ménage sur deux ne paie pas l'impôt sur le revenu! Alors la mesure la plus simple consiste à faire un chèque aux salariés qui n'en paient pas.

Ne craignez-vous pas que la prime apparaisse comme un complément de salaire, et donne raison à ceux qui disent que le travail est trop cher?

Des trois mesures envisagées, le crédit d'impôt est la meilleure pour ne pas tirer les salaires vers le bas. La déduction de CSG auparavant envisagée apparaissait sur les fiches de paie. Les employeurs auraient pu en profiter pour pe