Danone-Michelin même combat? A entendre les dernières réactions politiques et syndicales à l'annonce d'un plan de restructuration de la branche «biscuits» de Frank Riboud, avec 3 000 suppressions d'emplois probables à la clé, le syndrome Michelin d'octobre 1999 projette son ombre sur ce dossier explosif. Les deux affaires ont au moins un point commun: ces deux groupes en bonne santé lancent des plans de suppressions d'emplois sans avancer d'autres justifications que purement financières.
Caricature. C'est que les actionnaires en veulent plus pour leur argent: dans l'esprit d'Edouard Michelin et de Frank Riboud, il suffirait de se débarrasser de quelques milliers d'emplois pour améliorer les comptes d'exploitation et, par là, le sacro-saint cours de Bourse. Ce raisonnement à peine caricatural n'en est pas moins significatif de la pression qu'exercent les actionnaires sur les grands patrons, qui anticipent de plus en plus sur leur désir de rentabilité. Tant pis pour les salariés, dont certains sont également des actionnaires de leurs maisons respectives via l'intéressement. Mais gare à leur mobilisation: le site de Calais (lire ci-contre) est en grève jusqu'au 17 janvier. A Toulouse, l'intersyndicale appelle à «débrayer» avant le comité central d'entreprise exceptionnel du groupe, le 18 janvier.
Alors que le plan devrait être officiellement présenté le 18, les politiques prennent les devants. Manuel Valls (PS) a été le premier à s'indigner. Premier vice-président du con seil rég