Cet été, en plein mois de juillet, des salariés, à Cellatex et Kronenboug notamment, ont menacé pour les uns, de provoquer une catastrophe écologique, pour les autres de tout faire sauter pour sauver leur emploi. Cet hiver, pendant la «trêve des confiseurs», des jeunes salariés de McDo entamaient, à Paris, une grève de quinze jours, assortie d'une occupation des locaux.
D'un côté des ouvrières et des ouvriers qui, sacrifiés aux seules logiques financières, se jettent avec leurs syndicats dans une lutte spectaculaire pour obtenir des dédommagements et la reconnaissance du tort qui leur est fait. De l'autre, des jeunes, pour la plupart étudiants, qui occupent pendant une période transitoire des petits boulots et qui partent en grève, eux aussi syndicats à l'appui, pour réclamer d'autres conditions de travail. Ces mouvements, dans une période de reflux des luttes, ont quelque chose de commun: la prise de conscience que le processus de modernisation du monde du travail a atteint une maturité. On voit désormais son visage définitif: exigence de disponibilité, d'implication, intrusion de plus en plus forte dans la vie privée, difficulté de maîtriser le temps, mise en demeure d'accepter des responsabilités sans autonomie et pouvoir de décision. Chez McDo, les jeunes expérimentent tout cela. Ils réalisent aussi que ce pourquoi on les emploie (leur état d'étudiant censé garantir un certain savoir social) n'entre pas en ligne de compte dès qu'il s'agit de leurs besoins: la gestion de l