L'intérim se porte bien et peut même se targuer d'une croissance à deux chiffres. Selon l'indicateur de l'Unedic publié la semaine dernière, le secteur occupait fin novembre 2000 plus de 700 000 personnes. Soit une hausse de 1,9 % par rapport au mois précédent, mais surtout une augmentation de 13,4 % en un an. Bref, tout va bien pour l'intérim, sauf que le secteur jouit d'une mauvaise image. Pour tenter de changer le regard des grincheux, Vedior-Bis n'est jamais avare de pubs, de communiqués de presse ou de remises de prix... Cette fois, le réseau publie un livre de photos aussi aseptisé qu'un ELLE-Déco. Sont racontés des Parcours d'intérimaires (c'est le nom du livre), des hommes et des femmes humains, courageux, sympathiques. Lehadj, beau jeune homme à la peau noire, ouvre la saga. Maria, Vénézuélienne de 19 ans, la ferme. Ça, c'est pour le côté Benetton de la chose. Au milieu, il y a Christine, qui «veut vraiment décrocher un boulot qui lui plaît», Julien, qui «a pensé à l'intérim, car son objectif est la qualité de vie» (osé!), ou Karine, qui affirme: «Travailler de cette manière est souvent moins précaire que ce que l'on trouve dans les petites annonces» (gonflé!). Bref, quoi de plus efficace que de faire prononcer des slogans publicitaires par de «vrais gens». Au fil des pages, on voit beaucoup d'eau et de verdure: aucun de ces héros anonymes n'est pris sur son lieu de travail. Normal, plus des trois quarts des missions d'intérim sont des emplois d'ouvriers, et la moit
L'intérim n'est plus ce qu'il était
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par Cécile Daumas
publié le 15 janvier 2001 à 21h50
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