Tokyo, de notre correspondant.
Quand le dollar pleure, l'euro reprend du poil de la bête et les Asiatiques ont intérêt à regarder vers la monnaie unique. C'est en tout cas ce scénario qu'ont défendu les ministres français et allemands des Finances, Laurent Fabius et Hans Eichel, à l'issue d'une réunion ministérielle de l'Asem (Asia-Europe Meeting) ce week-end à Kobé. Hier, à Tokyo, le Français et l'Allemand ont vanté les mérites de la monnaie unique devant le gratin de la communauté d'affaires japonaise. Un exercice de duettistes conscients que l'Asie, Japon en tête, a entre ses mains une partie des clés d'un euro plus fort. Les banques centrales asiatiques détiennent les plus importantes réserves de change au monde et les investisseurs de la région, après avoir effectué des placements en euro, s'en sont éloignés lorsque la devise européenne a commencé à chuter par rapport au dollar. «L'euro est une monnaie jeune qui souffre de ne pas encore exister dans les poches des touristes et des hommes d'affaires, a expliqué Laurent Fabius. Le scepticisme de départ pouvait donc se comprendre. Il n'a plus de raison d'être aujourd'hui.» D'autant que la remontée de l'euro va se poursuivre selon le ministre, et qu'un placement en monnaie unique est, par conséquent, une «bonne affaire!»
A Kobé où ils ont rencontré durant deux jours leurs homologues asiatiques, les grands argentiers européens ont pris note des «inquiétudes» de la région vis-à-vis du ralentissement américain et les ont rassuré