Londres, envoyée spéciale.
La City, au siège de De Beers. Ici, au coeur de l'empire du diamant, on imagine les murs tapissés de pierres précieuses et on s'attend à ce que l'opulence se lise dans chaque regard. Pourtant, pas un diamant visible. Le lieu s'apparente plutôt à une énorme chambre forte: des murs épais, de lourdes grilles, des sas électroniques partout et des gardes du corps derrière tous les talons.
De l'autre côté de la rue, dans un autre immeuble appartenant au groupe, des dizaines de diamantaires trient des kilos de pierres brutes, assis en rang d'oignons sur de grandes tables à tréteaux. La tête fourrée dans les pierres, une loupe vissée à l'oeil, ils cherchent les défauts et tombent parfois sur une pièce exceptionnelle. Les plus gros diamants Ênotamment celui du Millenium (203Êcarats), gros comme une petite poireÊ dorment dans des coffres.
Commerçants. Dans ce lieu austère, les Oppenheimer font la loi. Ce sont des com mer çants et ils s'affirment comme tels. C'est ici, au dernier étage de l'immeuble, dans la salle du conseil de De Beers, que Nicky Oppenheimer, l'héritier de la dynastie du groupe sud-africain et Bernard Arnault, PDG de LVMH, ont célébré leur étonnante alliance: «Le plus grand nom du diamant s'allie au numéro un mondial du luxe», a résumé Arnault. Ensemble, les deux groupes créent à parité une société nouvelle dont l'objectif sera de commercialiser des bijoux sous la marque De Beers.
Le conglomérat autorise donc LVMH à utiliser son nom pour lance