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Libération

L'Ecureuil n'avale pas la pilule coopérative

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Comme dans dix autres villes, les salariés de la Caisse d'épargne de Rennes poursuivent la grève.
publié le 17 janvier 2001 à 21h53

Rennes correspondance

L'Ecureuil est assez perturbé ces derniers temps. La manifestation qui a rassemblé hier, à Paris, entre 1 300 et 2 000 salariés des Caisses d'épargne, selon les comptages, n'est que l'un des épisodes du malaise qui règne dans la maison depuis son changement de statut. Le 1er janvier 2000, cet organisme à «but non lucratif» s'est transformé en une banque coopérative. C'est pourquoi, au-delà des revendications salariales, c'est d'identité dont il est question dans les 11 caisses sur 31 qui observent parallèlement des mouvements de grève, depuis une semaine.

«Retournement». Ainsi à la caisse de Rennes, occupée jour et nuit par la grosse majorité des 1 200 salariés: «Nous avions vocation à être une banque pour tous, un organisme voué à l'épargne populaire qui permette aux plus défavorisés de placer leurs économies, stigmatise Paul Le Goff, élu CFDT dans la capitale bretonne. Le nouveau-né pouvait venir chez nous, le pauvre aussi. Mais il y a eu un retournement complet de situation. Maintenant, il n'y a plus que la rentabilité qui compte. Avec des conseils d'administration composés de médecins, d'avocats, de professions libérales, que voulez-vous qu'ils comprennent au client smicard ou RMiste?»

L'une des cibles privilégiées du mécontentement: la mise en place d'«objectifs» et de «challenges» entre les agences, les plus performantes bénéficiant de récompenses.

Priorités. «Des fax tombent régulièrement pour mettre la pression, raconte une employée du service comme