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Libération

Les «Job» cherchent un sauveur d'emplois sur le Web

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Les salariés de l'entreprise de papier ont créé un site pour séduire un repreneur.
publié le 18 janvier 2001 à 21h57

Les repreneurs éventuels se méfient des dossiers où le personnel s'est battu pour éviter la liquidation pure et simple de leur entreprise. Les salariés qui manifestent dans les rues, qui bloquent les trains, qui déversent des rouleaux devant les préfectures sont déclarés suspects au nom de la future paix sociale. Ceux de Job à Toulouse savent tout ça.

C'est pourquoi, depuis juillet 2000, date à laquelle leur entreprise de papier couché a été placée en redressement judiciaire, ils marient actions de rue et communication institutionnelle sur le Web. Hier matin, quelques-uns des 165 salariés ont bloqué les portes du tribunal de commerce. L'audience qui devait prononcer la liquidation judiciaire a été reportée à mardi prochain.

Sursis. Ils ont gagné un petit sursis dont ils espèrent tirer profit pour convaincre les pouvoirs publics de les aider dans leur quête d'un financement relais jusqu'à ce qu'un repreneur «qui puisse intégrer notre production dans un groupe papetier» se manifeste. Le site Internet qu'ils ont ouvert en août n'a qu'un seul but : séduire un nouveau propriétaire. Sur le Web, il n'y a donc ni banderoles ni expression de lutte. «C'est exprès qu'on ne donne aucun élément du conflit, dit, lucide, Bernard Margras, délégué syndical CGT. On ne veut pas faire peur aux repreneurs.» C'est tout juste si la mention «comité d'entreprise», duquel émanent ces pages, est présente. A la place, on trouve des précisions techniques, financières, sur l'usine Job, des argumentaires su