Michelin devra attendre pour en finir avec la question des 35 heures, car le référendum organisé au sein du personnel sur cette question, prévu jeudi prochain, est annulé et reporté sine die. Ainsi en a décidé vendredi le tribunal d'instance de Clermont-Ferrand, au motif que «la Manufacture des pneumatiques Michelin ne pouvait pas légalement arrêter les modalités de la consultation, encore moins sans consultation du comité d'entreprise et des délégués du personnel, comme elle l'a fait en l'espèce.» En clair, la direction ne peut pas organiser seule un référendum, mais doit le faire en accord avec les indications des partenaires sociaux.
Pour les représentants syndicaux, c'est un sursis qui ressemble à un «ouf» de soulagement. François Boisset, délégué syndical central CGT et responsable de cette action en justice, espère bien en profiter pour renégocier les points de l'accord encore litigieux, comme la notion de temps de travail effectif, la flexibilité, l'annualisation. «Michelin n'est ni un hôpital ni un service public. Nous n'avons pas à faire des pneus le dimanche.» Quant à Antoine Salguero, secrétaire de la section CFDT Clermont, il compte bien en profiter pour reparler lui aussi avec la direction de la flexibilité prévue dans l'accord, «inacceptable pour les personnels postés».
«L'acharnement de la CGT amène à prendre 27 000 personnes en otages, sans parler des 5 000 ou 6 000 personnes qui ont écrit à la direction ou aux syndicats pour réclamer ce référendum», s'insurge