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Libération

Le sceau de Seillière sur le patronat

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Le patron du Medef a dompté fédérations rebelles et rivaux.
publié le 20 janvier 2001 à 22h03

La scène se passe à l'Hôtel Méridien, mardi dernier. Ernest-Antoine Seillière, EAS en raccourci, est à la tribune de l'assemblée générale du Medef. Un spectacle comme il les aime: plus de 450 délégués des syndicats professionnels, des 162 Medef territoriaux et des 90 fédérations professionnelles. Il y a aussi les présidents des organisations «soeurs», la CGPME et l'UPA (1). Comme l'illustration du leadership de la direction du Medef sur le monde des chefs d'entreprises.

EAS et «Dikey» (pour DK, Denis Kessler) ont bataillé trois ans pour arriver à ce résultat. En 1997, Jean Gandois (président démissionnaire du vieux CNPF) avait légué à son successeur une organisation déboussolée, discréditée, menacée de concurrence chez les petits patrons. Ils ont commencé par faire le ménage en interne. Fini la pléthore de vice-présidents, patrons de commissions (traduire baronnies) étanches. Les grandes fédérations ont été ramenées à la raison. Les plus puissantes d'entre elles, la métallurgie ou le bâtiment, ont dû faire de la place aux fédérations des métiers de services, aux Medef territoriaux et à une bonne dose de personnalités qualifiées dans le «conseil exécutif», réuni chaque mois.

Au demeurant, EAS a son conseil privé, le «G5», dont la composition reflète le nouvel équilibre interne du Medef: lui-même, Denis Kessler (assurances), Pierre Bellon (Sodexho, services), Alain Sionneau (bâtiment) et un représentant des Medef territoriaux, Jean-Louis Berchet, encadrent fermement Daniel Dewav