Intérimaire du luxe... cette spécialisation commence à être courue. Pénurie oblige, le secteur se tourne vers l'intérim. Peu d'agences ont encore investi ce segment de marché. Celles qui l'ont fait sont débordées. Modelor, par exemple, créée en 1975, travaille uniquement pour de grandes maisons, Prada, Givenchy, Jean-Paul Gaultier ou Baccarat. Deux fois par semaine, Delphine Vandenhende reçoit les candidats, inexpérimentés ou confirmés. Tous les mois, elle place 150 intérimaires, du vendeur au futur manager de boutique en passant par l'habilleuse pour les défilés de haute couture. Elle n'arrive pas à faire face à la demande des entreprises. Et les candidats affluent. Mais Delphine Vandenhende reste exigeante sur la qualité de ses sélectionnés. Ce qui prime pour décrocher une mission: «une bonne présentation», «une bonne éducation», parler au moins parfaitement une langue étrangère et avoir une bonne connaissance de la mode et du luxe.
Instantanés de ses entretiens.
Marine, 23 ans. Arrivée chez Modelor par le biais d'un ami qui lui a conseillé la filière, Marine rentre des Etats-Unis où elle a étudié le théâtre pendant trois ans, après son BTS de tourisme. A New York, elle a aussi fait des petits boulots de serveuse et de manager au contact d'une clientèle «difficile et très exigeante». Elle parle trois langues couramment. La recruteuse l'interroge sur les marques qu'elle connaît et qu'elle aime. «J'imagine que c'est intéressant de vendre des produits de luxe à des gens qui ont